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Histoire de la soie

·         La Chine

Pendant près de 3000 ans (2500 ans av. J.C. - 560 ans ap. JC), l'art d'élever les vers et de tisser la soie est le monopole des chinois. En effet, un décret impérial condamnait à la mort sous torture quiconque trahirait le secret de l'élevage et du dévidage du cocon ... Seuls les tissus sortaient du pays !

« La princesse Xi  Ling Shi était en train de jouer avec un cocon de bombyx quand tout à coup il tomba dans sa tasse de thé. Elle le reprit dans sa main et tira délicatement sur un petit fil qui dépassait et quant elle arriva au bout, le cocon avait disparu et avait laissé la place à un long fil. La princesse décida alors de planter de nombreux mûriers blancs dans son jardin pour élever des vers à soie. Les vers à soie (ou bombyx) et les mûriers  furent divinement bien soignés par la princesse (les vers à soie se nourrissent uniquement de feuilles de mûriers blancs).»

D'après la légende, elle fut la première à dévider un fil de soie.

·         En Europe

L'élevage du vers à soie débute en Europe au VI ème siècle après JC grâce à deux moines du Mont Athos, envoyés par l'empereur byzantin Justinien. Ils ont rapporté de Chine (ou d'Inde, la légende est très floue à ce sujet !), des œufs de vers à soie cachés dans leur bâton de pèlerin en bambou creux. Grâce à leur ruse, ils permettent enfin d'élever des vers à soie hors de Chine.

Une autre version dit que ce serait l'empereur Han Wu (IIème siècle après JC)  qui envoya des ambassadeurs, munis de présents tel que la soie, vers l'occident.

L'élevage se répandit dans l'empire byzantin et lors de la conquête arabe, au XI ème siècle, passa en Espagne, Italie, et en France. Les plus anciennes traces françaises d'une activité séricicole remontent au XIII ème siècle, notamment dans le Gard (1234) et à Paris (1290).

Les mûriers blancs également appelés « arbre d'or »

« Cet arbre est pour l'homme un des plus utiles qui existent, il lui donne ses feuilles qui lui font récolter le plus précieux et le plus beau des textiles, son fruit qu'il peut manger et qui sert à nourrir les animaux, une écorce dont il tire de quoi se vêtir, un bois qu'il utilise pour se meubler et qui sert encore a le réchauffer et à faire cuire ses aliments. »

Olivier de SERRES
« Théâtre d'Agriculture et Mésange des Champs », 1600

 

 

                                                                                    Olivier de Serres

 

 

 

 

En ce qui concerne l'apparition du mûrier blanc en France, il existe de multiples hypothèses : pour certains, il fit son apparition avec Louis XI. D'autres, tel que Olivier de Serres, pensent que c'est avec son successeur, Charles VIII (voir Allan – ci-dessous). Certains disent que ce n'est ni Louis XI, ni Charles VIII qui a introduit le mûrier blanc en France mais qu'il serait arrivé au XIIème siècle lors de la première conquête de Naples. Une chose est quasiment certaine : la sériciculture est d'abord apparue dans le Sud de la France. Plus tard, on trouva des mûriers blancs dans 63 départements.

Dans le territoire d’Allan, à 7 kms de Montélimar …

le premier blanc mûrier planté en France à Allan, ramené de Naples par Guy Pape, de St Auban, seigneur d’Allan, ayant accompagné Charles VIII lors de sa campagne d’Italie en 1494

extrait du « dictionnaire des Sciences Naturelles » - tome 33 – 1824

extrait de « statistique du département de la Drôme » – par M. Delacroix - 1835

·         1466 : Louis XI et la première manufacture

Face à l'importation ruineuse de la soie (brute ou manufacturée) italiennes, Louis XI décide de créer une manufacture de soieries.

Il a choisi la ville de Lyon car elle était au carrefour des routes nord-sud De plus, les émigrants italiens de cette ville pratiquaient la banque, le change et surtout le commerce de soieries.

·         1470 : une manufacture à Tours

L'expérience de Lyon est un véritable échec :
- les importateurs italiens manœuvrent insidieusement contre ce projet qui annonce leur ruine !
- le conseil municipal ne peut pas supporter seul (sans subventions royales) le paiement des salaires des spécialistes imposés par le roi.
- Il veut la fabrique plus près de lui : il habite à Plessis-Lès-Tours.

Cette manufacture devient alors le fournisseur de la cour.

·         1536 : François 1er et la fabrique de Lyon

La ville devient un entrepôt général. Les politiques lyonnais semblent enfin vouloir combattre les marchands italiens installés en leur ville.


Les manufactures de Tours et Lyon sont en concurrence, d'autant plus que la cour s'éloigne de la Touraine.

·         Henri IV et l’industrie nationale de la soie

Son projet d'économie politique est basé sur la propagation des plantations et de l'industrie soyeuse suivant les conseils de l'économiste Barthélémy de Laffemas.

Le roi est aidé par :
- par l'agronome Olivier de Serres, figure cévenole protestante et auteur d'un célèbre mémoire sur "La cueillette de la Soie". Il fera planter dès 1601, 20000 pieds de mûriers dans le jardin des Tuileries. Il fournissait gratuitement aux agriculteurs les plants et les graines de mûriers ainsi que les œufs de vers à soie.
- moins connu, François Le Traucat, jardinier natif de Nîmes, fut à l'origine du développement intensif du mûrier dans le Midi de la France. Il fait planter quatre millions de mûriers en Provence et en Languedoc.
La production de la soie est un des rares points qui opposa Henri IV et son conseiller Sully. Ennemi du luxe et de la Cour, ce dernier proposait la publication d'édits somptuaires interdisant le port des textiles de luxe.

En 1602, une décision royale demande à chaque paroisse du pays de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie.
A Paris, la manufacture des Gobelins est créée et au Bois de Boulogne une magnanerie est construite entourée de 15000 mûriers.

·         Louis XIV et Colbert

Les mesures prises par Colbert permettent à Lyon de devenir une grande fabrique. :
- suppression des douanes intérieures entre province,
- Lyon décrété unique bureau de douane pour les soies et soieries
- institution de droits protecteurs sur les importations

Cependant, la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, avec l'exode qui s'ensuivit, enlèvera beaucoup d'artisans aux centres séricicoles de Lyon et du Midi. Nombreux sont les ouvriers qui émigrent vers la Hollande, l'Allemagne ou la Suisse.

 Gravure de l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert, montrant les étapes de la sériciculture

·          18 et 19ème siècle : apogée de la soie française

L'âge d'or de la sériciculture se situe entre les années 1820 et 1855.

Les 3 pôles de la soie :
- l'élevage du ver à soie se développe dans les Cévennes à partir de 1709.
- la fabrique de Tours se maintient sans grandir.
- la fabrique de Lyon prime sur toutes ses concurrentes. Aux premiers jours du XIX ème siècle, se développe grâce à la protection napoléonienne avec les soieries à décor Empire et Restauration.

Les inventions au service de la soie :
- l'invention de Jacquard facilite le tissage des étoffes façonnées en supprimant le travail difficile des "tireurs de lacs".
- les progrès de la chimie font évoluer radicalement la teinture de la soie.
- le développement du chemin de fer diminue les distances.

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